i want everyone to be happy

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« Je crois que je suis amoureux... » Ma voix est basse, presque inaudible et les mots sortent rapidement de ma bouche. Mais mes deux frères parviennent tout de même à entendre cette timide révélation. Une expression identique se pose sur leur visage et je devine que les questions ne vont pas tarder à fuser. « Comment il s'appelle ? » Camille est le premier à se lancer et je ne peux pas m'empêcher d'ouvrir grand les yeux. Je suis surpris qu'il pense immédiatement que c'est un 'il', que c'est un garçon, un homme. « Fais pas cette tête Max ! On a compris depuis longtemps. » Cette fois-ci, c'est Lucas qui ouvre sa bouche, souriant. Et lorsque je dirige mon regard vers Camille, un sourire illumine aussi son visage et il n'en faut pas plus pour me détendre. Je souris à mon tour et viens m'installer prêt d'eux sur le canapé du salon. « Vous savez que je vous aime ?! » Je sens la tête de Camille se poser sur mon épaule et je n'ai pas besoin de regarder dans la direction de Lucas pour savoir qu'il lève les yeux au ciel. « Ouais-ouais, on sait et on t'aime aussi, blabla. Mais il s'appelle comment ton mec ? » Le poids sur mon épaule disparaît et je ne peux m'empêcher de secouer la tête, amusé par leur curiosité. « Il s'appelle Eric et il est génial ! » Lorsque je prononce son prénom, je ne peux me retenir de dessiner son visage dans mon esprit et de me rappeler son rire. Une vague de chaleur se propage dans mon corps entier et je me sens excessivement heureux. C'est la première fois que j'éprouve cela pour quelqu'un et c'est incroyablement agréable. « Je vous le présenterai, vous allez... » Un raclement de gorge m’interrompt et mon sang se glace. Je regarde timidement derrière mon épaule et aperçois malheureusement mon père.  Je me lève, la panique m'envahit et je ne sais pas si je dois partir en courant ou bien rester ici et lui faire face. « Papa... Je... Tu... » Je déglutis difficilement et ne peux fixer mes yeux sur mon père. « Camille, Lucas, dans votre chambre. » La voix forte de mon père résonne et je dois fermer les yeux, effrayé par ce qui va suivre. Au moment où une porte claque, mon paternel reprend la parole. « Une tapette... Mon fils de dix-sept ans est une putain de tapette ! » Mes paupière s'ouvre immédiatement et je dois me mordre la langue pour me calmer. « Je suis homosexuel papa, c'est tout. » Mon père fait une grimace, dégoûté et je ne sais pas si c'est parce que je l'ai appelé 'papa' ou si c'est parce que j'ai dit le mot 'homosexuel'. « Je ne veux pas de ça chez moi. Et je ne veux pas que tu présentes des PD à mes fils. » Cette fois-ci, je ne me retiens pas et ma rage se fait entendre dans ma voix. « C'est pas une maladie qu'ils vont attraper, merde ! Et je suis ton fils aussi, et j'aime les hommes, que tu l'acceptes ou non ! » Mon père secoue la tête et ajoute : « Mon fils est une tafiole. » Avant de se tourner et de se diriger la tête haute vers la porte d'entrée. Une fois la porte claquée, je me laisse tomber dans le canapé, la tête dans mes mains. Peu de temps après, je suis pressé contre les torses de mes petits frères et je laisse les larmes couler sur mes joues. Ils ne disent pas que notre père reviendra s'excuser, ils savent tout comme moi qu'il pensait ce qu'il a dit, ils savent tout comme moi que c'était la dernière fois que mon père et moi nous nous adressions la parole.